Commémoration du 8 mai 1945

du mardi 09 mai 2023

La cérémonie commémorative organisée à l’occasion de la victoire des forces alliées sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe s’est déroulée au Monument aux Morts, le lundi 8 mai 2023 à 14h30, en présence du maire de Bischwiller Jean-Lucien Netzer, du député du Vincent Thiébaut, du vice-président de la région Grand Est, président de la CAH et maire de Haguenau Claude Sturni.

Des représentants du bataillon du 28ème GG, des pompiers et jeunes sapeurs pompiers, de l’association du Souvenir Français et des Anciens Combattants ainsi que de la gendarmerie et de la police municipale étaient également présents.

A cette occasion, les enfants du CME ont lu le poème Devant le Monument aux Morts de Bischwiller de Louise Ostertag-Roth.

Retrouvez le message de M. Netzer, Maire de Bischwiller

Chers amis, celui à qui nous ouvrons notre âme et nous confie la sienne, pour enrichir notre esprit afin de construire un monde plus humain et plus fraternel.

Le 8 mai 1945, jour de capitulation de l’Allemagne Nazie marque la victoire des forces alliées sur le 3ème Reich et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Mais ce jour ne signa pas la fin de la guerre. Dans le Pacifique la guerre continua jusqu’à la capitulation du Japon le 2 septembre 1945.

Comme le dit le Général De Gaulle dans son discours du 8 mai 1945, la capitulation de l’Allemagne c’est la victoire des nations unies, et de la France !

Les nations s’étaient unies contre la barbarie fasciste en Europe et en Asie. Nous étions alliés, France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Australie, Union soviétique pour ne rappeler que les plus importants.

Cette victoire sur le nazisme, permit de fonder les bases de ce qui allait aboutir plus tard à l’union des peuples d’Europe. C’est à partir de 1945, que le monde que nous connaissons s’est construit et que la Communauté européenne s’est unie pour une Europe de Paix.

On estime le nombre de morts ou disparus à plus de 50 millions de militaires et civils entre 1939 et 1945. Jamais un conflit n’a été aussi meurtrier ! Le monde saisissait soudainement la sombre réalité de l’implacable mécanique de la guerre industrielle et de la déportation, ignoble et effroyable barbarie d’un système d’Etat dont l’idéologie reposait sur l’oppression, la répression, les exactions et l’extermination : des millions de victimes envoyées à la mort.

Cette commémoration nous rappelle ces morts civils et la souffrance atroce, endurée par ces hommes, ces femmes et ces enfants exterminés et persécutés pour ce qu’ils étaient, persécutés pour ce qu’ils pensaient, dépouillés de tout ce qui fonde leur identité.

Cette commémoration nous rappelle tous ces héros militaires qui ont quitté leur famille pour aller combattre le régime de l’horreur, au nom des valeurs qui grandissent l’Homme.

Cette commémoration rend hommages aux combattants de l’ombre, hommes et femmes, qui ont fait preuve d’un courage exemplaire pour paralyser l’occupant et permettre aux armées alliées de construire la victoire.

Il a fallu que tant de sang coule pour éveiller la conscience des Hommes.

Les crimes contre l’humanité commis durant cette guerre sont innombrables !

Dans ce début de siècle, le peuple allemand, meurtri à la sortie de la Première Guerre mondiale, assoiffé de revanche est séduit par le discours du parti nazi. Cette conjoncture sociale a permis au parti d’Adolf Hitler de prendre le pouvoir le 30 janvier 1933 par la voie démocratique, en gagnant les élections dans un cadre institutionnel constitutionnel. Souvenons-nous que les partis fascistes et nazis européens ont été portés au pouvoir sur fond de crises économiques, certes, mais par les urnes. Ne l’oublions pas !

Hitler exploita ce mélange explosif et a joué le rôle d’excitateur irresponsable et inhumain qui allait conduire à la période la plus atroce de l’histoire de l’humanité. Opportuniste et manipulateur, il orienta ses discours pour séduire les masses et parvenir à ses fins. Il alimenta la montée du nationalisme qui aboutit en 1939 à la guerre. Fondée sur des thèses racistes, sa politique consiste à mobiliser toutes les forces d’un pays pour anéantir des peuples entiers. Un homme en réinterprétant de façon grotesque et sans aucune référence scientifique entraîne une nation entière à la folie guerrière.

Souvenons-nous aussi, de l’annexion de force de l’Alsace-Moselle, qui comme d’autres territoires annexés et occupés par l’Allemagne nazie fait l’objet d’une manipulation des faits historiques pour justifier l’occupation et imposer la germanisation des alsaciens et mosellans.

Les périodes de crises économiques sont propices à l’émergence des discours antidémocratiques, racistes, xénophobes et antisémites. Nous devons être vigilants ! La guerre aux portes de l’Europe nous rappelle que les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues. En ce jour de mémoire nous prenons conscience où conduit la haine de l’autre ! où conduit la banalisation du racisme ! où conduit le repli sur soi, le manque de solidarité !

Aujourd’hui, nous n’avons pas d’excuse, l’histoire nous dit qu’aucune dérive, aucune faiblesse n’est acceptable. Nous n’avons pas le droit de considérer que de tels agissements relèvent de la banalité ou sont anodins. L’horreur fait ses premiers pas sans bruit et dans l’ignorance indifférente. Ne pas nous indigner nous rend coupable.

Il faut aujourd’hui, où la crise économique, politique et morale de nos sociétés conduit une fois encore à chercher et désigner des boucs émissaires, avoir le courage de lutter contre ce qui est à l’origine des difficultés, de la misère, de l’appauvrissement des gens et des peuples. Il est souvent trop simple de dire « Y’a qu’à », « faut qu’on », notre avenir repose sur des équilibres, sur des solidarités entre fortunés et moins aisés, entre jeunes et personnes âgées, entre bien portants et malades, entre valides et handicapés. Chacun doit contribuer selon ses possibilités et ses talents à contribuer à cet équilibre. La clef de notre unité comme citoyens français se trouve dans notre capacité de créer de la valeur par notre travail et notre contribution au financement des systèmes de production. Ensemble nous devons partager nos visions sur l’avenir de notre société, et proposer un mode de répartitions de la valeur créée qui soit équitable. Ne nous laissons pas emporter par un discours dogmatique et idéologique, nous risquons d’y perdre notre conscience et le respect de notre prochain et celui de nos institutions. L’équilibre c’est le socle de la paix, sociale et politique. Ce n’est pas par des invectives et des insultes que nous trouverons l’équilibre nécessaire à la construction de notre avenir commun.

Le dogmatisme accompagné d’un discours manipulateur est le fondement du totalitarisme. Totalitarisme qui a pour seule issue l’aliénation et la négation de l’homme.

Continuer à penser, s’interroger sur soi, sur ses actes, sur la justice, est la condition pour ne pas sombrer dans cette banalité du mal.

Aujourd’hui les extrémismes, de tous bords, n’ont pas le droit de citer dans notre pays. La France a survécu au nazisme grâce à ces femmes et ces hommes qui croyaient en ses valeurs : la liberté l’égalité et la fraternité. La France restera debout et les extrémismes ne triompheront jamais car les valeurs que sont la liberté l’égalité et la fraternité sont l’essence même du peuple français et de notre pays !

Vive la République et vive la France !

Découvrez également le message de Sébastien Lecornu, Ministre des Armées et de Madame Patricia MIRALLES, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire pour la commémoration du 78e anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945